Je retire ce que j’ai sous-entendu à propos de l’inutilité des formations nous enseignant les codes vestimentaires élémentaires.

Je dis ça parce que je viens de voir les talons démesurés, le décolleté vertigineux, ainsi que la minijupe – ou plutôt devrais-je dire la ceinture – de la nouvelle stagiaire.

Un cours moralisateur lui aurait peut-être empêché de récolter un nouveau surnom : « la femelle du levrier ».

Je condamne fermement l’utilisation de ce sobriquet.

Bon ok, ça me fait mourir de rire.

Oui, bon, c’est moi qui l’ai trouvé.

D'accord, je fais jeune. Je dirais même : je fais jeune et toute gentille. J'avoue que la plupart du temps, c'est un avantage tactique dont j'use allègrement. Mais quand un client me remercie pour un livrable et que je sens que c'est un peu comme s'il exultait devant sa gamine de 6 ans récitant ses tables de multiplication ou, pire, comme s'il me félicitait pour avoir fait le beau avec un nonosse dans la bouche, j'ai un peu envie de lui dire :

8h ce matin, mon odieux téléphone sonne.

- Driiiing.. bzzz... driiiing.. bzzz... driiiing.. bzzz... (alternance d'une sonnerie Nokia insupportable et d'un vibreur à peu près aussi discret que mon épilateur électrique)
- Mmh.. allo... (voix de Garou sous acide)
- Ouiiiiiiii, bonjour Odile, c'est Marie-Chantââââl !!! ça vââ ??
- Mmh... oui.
- Je voulais juste te dire, je t'ai envoyé une première version de la propâââle hier soir (nous sommes lundi matin). Tu pourras checker tout ça ? Merci, c'est supeeeer !

Après vérification de mes mails, le bébé a été posté à 23h45 hier soir.

J'ai rajouté deux actions à ma to do list du jour :
1. Ne pas oublier d'éteindre mon téléphone pro la nuit.
2. Dénoncer cette pétasse à la brigade des stups.